dimanche 23 janvier 2011

fuMI-GA-tiON

Il y quelques jours de cela, je me suis rendue chez ma très chère cousine Euphrosine. Je l'ai attendue plus de vingt minutes engoncée dans mon manteau. Le vent faisait rage et la neige piquait mon visage. Cela m'a paru une éternité. Non pas qu'elle avait eu quelques difficultés avec son véhicule ou avait rencontré une voiture malencontreusement en travers de la chaussée. Comme à son habitude, elle avait entrepris de multiples tâches à la fois et n'avait pas vu le temps passer. C'est au moment où mon esprit était sur le point de quitter mon corps que j'entendis les pneus de sa charette crisser sur le parking de la gare. Étant tellement congelée, je n'arrivais pas à être en colère contre elle. Sous l'effet de la chaleur, mon cerveau repris contact avec la réalité et j'eu l'occasion d'admirer la belle campagne toute enneigée.
Nous avons passé de délicieux moments. On avait dix ans à nouveau. Nous avons fait du patin sur le lac gelé. Nous nous sommes jetées dans l'or blanc afin de faire des anges. Il n'est donc guère étonnant que mon nez et mes sinus subissent un surencombrement qui dure maintenant depuis plus d'une semaine. Un léger mieux se fait sentir. Mais, il me semble plus prudent qu'Albert continue à venir me faire des tisanes et des soupes. Il vient plusieurs fois par jour. Cela nous donne l'occasion de papoter. Il a décidé de me construire un petit meuble afin que je puisse ranger mon matériel de crochetage qui pour l'instant est disséminé dans toute la maison. Ses charmantes attentions me comblent. J'attends avec hâte ses passages.
Je vais mettre mes pieds au frais un instant sur le balcon. Pas trop longtemps, je veux maintenir mon état et non pas qu'il se transforme en pneumonie, car je trouverai bien de multiples prétextes pour tenir éloigné mon Albert de cette mégère de boulangère et le garder rien que pour moi!