dimanche 19 septembre 2010

Le voisin Antonin


Mon voisin Antonin, un personnage marquant de mon enfance. Lorsque j'étais toute petite, je le craignais. Mais à force de voir qu'il était plus bougon que méchant, j'ai pris un malin plaisir à lui faire plein de crasses. Avec ma très chère cousine Euphrosine, on s'en donnait à coeur joie. On adorait lui chiper des pêches de vigne. Cela le rendait fou. Il avait trouvé mille et une astuces pour essayer de nous empêcher d'atteindre l'objet de notre convoitise. C'est avec ces fruits que j'ai fait mes premières confitures. Une fois ces délicieuses gourmandises prêtes, je m'empressais d'aller lui en offre un pot!
Une seule personne arrivait plus ou moins à en faire façon, C'est Emma. Une délicieuse anglaise fraîchement débarquée de son Yorkshire natal. Elle multipliait les avances qu'il repoussait. Un jour, un miracle se produisit. Il l'invita au restaurant et depuis il forme le plus charmant des couples. Le miracle était en fait une chute de l'un de ses pommiers. Comme quoi, parfois, un bon coup sur la tête est utile.

lundi 13 septembre 2010

Chanter avec Tagaq sur la banquise parmi les pingouins


Mon Albert est parti hier pour un long voyage dans le Grand Nord Canadien. Ce qui soit dit en passant va retarder la mise en pratique de mon approche ensorcelante échafaudée lors de mon échappée estivale avec ma très chère cousine Euphrosine. Je n'avais qu'à pas traîner la patte tel un lièvre suicidaire en pleine période de chasse! Il y est parti chasser l’ours. Personnellement ça fait longtemps que je désire y retourner. J’y suis allée, il y a de cela quelques années. J’y ai rencontré Tagaq qui m’a appris l’art du chant guttural. Depuis, je le pratique régulièrement. Il y a toutefois un problème qui n’est toujours pas réglé. Pélagie et Humphrey ne sont toujours pas des adeptes. A chaque fois que je me mets à la pratique de ces mélodies ancestrales, ils fuient se cacher sous le lit où ils se protègent les oreilles avec leurs pattes. J’en conviens que ces sons ne sont pas des plus communs mais sont-ils plus énervants que ceux qui sortent de la bouche de la Céline? Personnellement, j’en doute fort! D’ailleurs, cela me fait penser que j’ai toujours voulu me faire accompagner par le piano de ma très chère Solfridée. Je vais de ce pas l’appeler. Je vais lui demander qu'elle en parle à Delphrine. Un violon, un piano et mes raclements de gorge, j'ai bien l'intuition qu'un trio va bientôt enflammer les salles d'ici et d'ailleurs.

vendredi 10 septembre 2010

Sylvienne ou l'aventure de chaque instant


Sylvienne vient tout juste de rentrer de Chine où elle a illuminé de sa présence le vernissage de son exposition dans une prestigieuse galerie de Beijing. Elle y présente trois de ses nouvelles créations, des installations minimalistes et poétiques. Elle est quelque peu exténuée. Il faut dire que son séjour avait plus l'allure d'un marathon que de vacances de plaisance. Elle était de tous les shows télévisés. Les magazines se sont battus pour l'avoir en couverture. Elle se repose dans sa belle demeure au bord du lac avec son chat, Mister Pumpernickel et son perroquet, Rikikikoko. Mais n'allez pas penser que son apparente quiétude ne cache pas un cerveau en ébullition. Vous pensez que sa prochaine exposition va voir le jour uniquement en restant sur une chaise longue à boire du thé marocain et lire des magazines de starlettes? D'ailleurs, ses mains lui démangent mais il lui faudra encore prendre des forces. C'est qu'elle a décidé de se mettre à la sculpture. Elle n'a pas encore décidé si cela sera la pierre ou le bois, la tronçonneuse ou le burin. Une autre idée la taraude ces derniers temps. Elle aimerait se lancer dans le Land Art. Il lui reste à trouver l'endroit idéal pour accueillir son oeuvre. Une bien belle excuse pour partir à l'aventure dans des contrées lointaines. Elle aura certainement besoin d'une assistante!!!

jeudi 9 septembre 2010

Maman rentre de l'opéra

Maduline était tout excitée. Elle était postée en haut des escaliers depuis un long moment. Elle attendait que sa maman rentre de l'opéra afin de pouvoir admirer à nouveau sa belle toilette. Afin de ne pas trop s'ennuyer, elle avait entraîné Monsieur Pinpin, son ours en peluche, dans cette mission. Elle luttait à coup de spéculos pour ne pas s'endormir. Soudain, elle entendit la voiture se garer devant la maison. Son petit coeur palpita. C'est le bracelet de brillants qu'elle vit apparaître en premier puis la tulle rose. Dans son sillage, suivait un monsieur qui se trouvait ne pas être son papa car ce dernier était en voyage d'affaires à Chicago. La voyant s'amuser avec son nouveau copain, Maduline se rendit dans sa chambre quelque peu déçue par la tournure des événements.

Le lendemain, un grand souper était organisé pour fêter le retour du papa de Maduline. La table avait été dressée d'une belle nappe bordée de fine dentelle. La plus belle vaisselle avait été sortie du buffet. Joséphine, l'employée de maison, avait cuisiné toute la journée de délicieux mets. Tout le monde était d'une humeur particulièrement joyeuse. Les cuillères tintaient au fond des assiettes creuses en porcelaine de Limoges. Le potage aux pois cassés ravissait le palais de convives. C'est à ce moment-là que Maduline particulièrement mignonne dans sa robe mauve posa la question suivante: "Dis maman, pourquoi le monsieur avec qui tu es rentrée hier soir n'est pas là? Vous êtes fâchées? Pourtant vous aviez l'air de rudement bien vous amuser à votre retour de l'opéra!...Shall we have more wine???


jeudi 2 septembre 2010

Maduline, des chiffons pour grandir


J'ai passé tout un après-midi dans mon grenier. J'ai fouillé dans les malles de mon arrière-grand-mère. J'y ai trouvé des multiples trésors: des ombrelles, des robes, des chaussures, du linge de maison. Ils ont, pour la plupart, résisté à l'assaut du temps. Et pour les autres, je me suis arrangée pour leur donner une seconde vie. A l'aide de ciseaux, aiguilles et fils, j'en ai fait de belles parures pour embellir le cou des mignonnes. La vue de tous ces beaux habits m'a fait penser à ma petite cousine Maduline. C'est avec les yeux écarquillés de plaisir qu'elle regardait sa maman s'en aller à l'opéra vêtue de magnifiques toilettes. Elle passait son temps au grenier à se vêtir de guenilles et autres chiffons. Elle, aussi, vivait des moment magiques.